Grève éclair chez Mademoiselle Dessert, la Cgt obtient des hausses de salaires pour toutes et tous

Publié le 23 juin. 2023
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Luttes gagnantes
En Dordogne, les deux sites de Mademoiselle Dessert se sont mis en grève durant deux jours pour exiger des revalorisations de salaire bien légitimes. Les ouvrier·es de l’usine gagnent donc après la lutte, plus de 100 euros mensuels applicables au 1er juillet 2023. Les salarié·es ont pu compter sur la CGT à leur écoute et aux avant-postes du combat syndical.

 

C’est dans le département de la Dordogne que l’usine de production de pâtisseries et de tartes surgelées, Mademoiselle Dessert est implantée avec ses deux sites : celui de Condat-sur-Trincou et celui de Thenon. Au total ce sont 430 salarié·es et 70 intérimaires qui y travaillent sur les dix lignes de productions que compte l’ensemble des sites.

L’entreprise est fleurissante et fournit les enseignes de la grande distribution, de flans, de tartes et autres douceurs que produisent sans relâche les salarié·es de jour comme de nuit. Car ici, la production est organisée en 3 x 8 pour sortir toujours plus de marchandises et le recours aux travailleur·euses intérimaires explose.

Alors que les salaires sont largement devancés par le coût de la vie, les salarié·es se saisissent des NAO pour exiger des hausses de rémunérations significatives pour combler le découvert bancaire que chacun connaît à la mi du mois.

Pour être plus forts, les syndicats CGT et CFDT de Mademoiselle Dessert décident d’unir leurs forces afin de s’engager dans la bataille des salaires. Ainsi, les deux syndicats décident d’organiser ensemble les tournées de services pour aller échanger avec chacune et chacun des salarié·es aussi bien de jour que de nuit. C’est un long travail méticuleux mais ô combien nécessaire car de cela dépend la réussite de la lutte.

A l’issue de ces échanges, 80 % des salarié·es se déclarent favorables à la grève pour appuyer leurs revendications posées désormais sur la table des négociations :

  • Demande d’augmentation de 250 euros mensuels pour toutes et tous
  • Revalorisation horaire de 40 % du travail de nuit et en horaires atypiques
  • Revalorisation de l’indemnité de départ à la retraite d’un demi mois de salaire en plus pour chaque tranche d’ancienneté 
  • Augmentation du budget alloué aux œuvres sociales et culturelles du CSE
  • Garantie de la prise effective des jours de repos compensateurs pour les travailleuses et travailleurs de nuit

La grève est donc déclenchée le mardi 13 juin par l’arrêt de 90 % de la production. Les crémier·es, les pétrisseur·euses, les poseur·euses de fruits, les emballeur·euses, les approvisionneur·euses, les magasinier·es et les agents de nettoyage cessent le travail et tiennent le piquet de grève devant l’usine de Condat-sur-Trincou sous le barnum de la CGT prêté par le syndicat CGT FAPT 24 (Activités Postales et de communication) et l’Union Locale de Périgueux. Les unions locales de Périgueux, vallée de l’Isle et Nord Dordogne sans oublier l’Union Départementale de Dordogne se sont engagées pleinement dans la solidarité syndicale. Durant tout le conflit ils apportent soutien moral et financier aux grévistes. Ils partagent ainsi tous leurs repas, entourés des drapeaux rouges de la CGT dans un esprit de lutte. Les salarié·es confectionnent à la hâte une banderole où on peut lire « En grève et ce n’est pas du flan ! ». On peut dire qu’ici les travailleur·euses n’ont pas manqué d’humour avec un pareil slogan puisque l’entreprise a affiché sur un panneau devant l’usine le message suivant « Nous recrutons et c’est du pas du flan ! »

Face aux stocks qui s’effondrent et à la puissante mobilisation des travailleur·euses, la pression devient trop forte pour la direction. C’est aux termes de dix échanges entre la direction et les syndicats que se dénouent les choses. La victoire est là. Les salarié·es obtiennent le 15 juin des augmentations de salaires significatives réparties comme suit :

  • 103 euros brut mensuels pour le 1er collège
  • 95 euros brut mensuels pour le 2ème collège
  • 3.5 % pour le 3ème collège

Ces augmentations de salaires gagnées 3 jours après le déclenchement de la grève sont applicables dès le 1er juillet 2023. Les travailleur·euses sont satisfait·es du combat mené.

photo grève Mademoiselle Dessert

 

Cette victoire a été possible par le travail sérieux et militant engagé du syndicat CGT du site qui fort des 80 % des suffrages exprimés lors des élections professionnelles d’avril de cette même année à fait honneur à la confiance accordée par les salarié·es.

En plus des 80 salarié·es déjà syndiqué·es à la CGT chez Mademoiselle Dessert, ce sont plus d’une dizaine de travailleur·euses qui à l’issue du conflit ont décidé de rejoindre la CGT pour de nouvelles conquêtes sociales dans l’entreprise et au-delà…

Montreuil, le 23 juin 2023

Rédigé par M.A.

 


 

Repère revendicatif