Grâce à la grève, les salarié·es de la Socat remportent une augmentation de salaire de 86 à 160 euros mensuels

Publié le 7 juil. 2023
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Luttes gagnantes
Les salarié·es de la Société outillage caoutchouc application technique (Socat), pour la plupart payé·es depuis près de vingt-cinq ans au Smic, ont décidé de se faire entendre. Leur revendication ? Des augmentations de salaire pour faire face à l’inflation et reconnaître leur savoir-faire. Faute d’accord avec la direction, les salarié·es se sont mis·es en grève. Après deux jours de lutte, le 29 juin, victoire : les salarié·es ont arraché de 86 à 160 euros mensuels à leur employeur. Le syndicat CGT a répondu présent tout au long de la bataille.

La Socat, une entreprise bien portante

La Socat est une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de pièces en caoutchouc pour l’industrie de technologie de pointe dans les secteurs de l’automobile, la défense, le ferroviaire ou l’aéronautique, basée à Terrasson-Lavilledieu en Dordogne.

Elle emploie 164 salarié·es, qui œuvrent chaque jour à sa réussite par leur travail et leur savoir-faire. Et les résultats sont au rendez-vous comme en témoigne le chiffre d’affaires qui s’élève à plusieurs dizaines de millions d’euros. Principaux·les contributeur·ices de ce succès, pourquoi les salarié·es n’auraient pas la part qu’elles et ils méritent ?

Des revendications salariales pour décoller du Smic

Ces hommes et femmes payé·es quasi toutes et tous au niveau du Smic ont décidé de se mobiliser ensemble avec leur syndicat CGT pour que leurs compétences professionnelles soient reconnues. Pour ce faire, elles et ils ont mis à profit les NAO pour agir sur les salaires, revendication phare ici comme partout dans le pays.

Faute d’accord à l’issue de la troisième et dernière réunion, l’ambiance était à la colère et à la combativité. Après avoir échangé avec chacun·e des salarié·es sur les suites à donner, pour le syndicat CGT de l’entreprise la grève était une évidence, le seul moyen d’action pour se faire entendre et obtenir satisfaction.

La CGT a construit la convergence syndicale avec la CFDT et FO, également présents dans l’usine, pour porter les revendications des salarié·es :

  • augmentation de salaire de 12 % pour tou·tes ;
  • mobilité automatique de la grille des salaires après relèvement du Smic ;
  • prise en charge des jours de carences par l’employeur en cas d’arrêt maladie ;
  • revalorisation de la prime vacances à hauteur de 50 euros.

La grève a été suivie à 100 % par les salariés de la production

Dans l’après- midi du 27 juin, tou·tes les salarié·es de la production ont cessé le travail, ne comptant le reprendre qu’au moment où ils et elles seraient entendu·es.

Un barnum aux couleurs de la CGT a été installé devant les portes de l’usine, avec une banderole bien visible rappelant les revendications des travailleur·ses. L’union départementale CGT de Dordogne, l’union locale CGT de Périgueux-Vallée de l’Isle nord et celle de Terrasson étaient présentes pour apporter tout le soutien nécessaire aux grévistes. Un barbecue de lutte est mis en place devant l’usine, colorant d’une ambiance festive la détermination inébranlable des salarié·es.

La direction a tout fait pour briser la grève, allant jusqu’au recours à des travailleurs intérimaires. C’était sans compter sur la vigilance de l’UD CGT de Dordogne, qui est intervenue pour mettre un terme à ces pratiques.
Les discussions avec la direction se sont poursuivies, et les évènements s’accélèrent, emportés par l’ampleur du mouvement de grève. Jusqu’au 29 juin, date à laquelle la direction a fini par lâcher.

Une belle victoire obtenue

Les travailleur·ses ont obtenu des avancées sérieuses :

  • augmentation générale de 86 à 160 euros net mensuels selon les coefficients ;
  • prise en charge par l’employeur de tous les jours de carence en cas d’arrêt maladie ;
  • mobilité de la grille des salaires en lien avec l’évolution du Smic ;
  • revalorisation de 50 euros pour la prime vacances.

Les deux jours de grève auront permis d’obtenir ce que des années n’ont pas permis de gagner au terme de discussions. C’est bien la leçon que gardent en mémoire les salarié·es de la Socat.

La CGT, arrivée largement en tête lors des dernières élections professionnelles tenues en janvier 2023, compte bien poursuivre la bataille pour l’amélioration des contions de travail et de rémunération au sein de l’usine terrassonnaise.

Montreuil, le 7 juillet 2023

Rédigé par M.A.
 

Repère revendicatif